Installation vidéo HD, son 5.1
Production ArtAids
2011

La marche est le premier geste d’indépendance que nous apprenons dans la vie.
Nous marchons tous de différentes manières et pour différentes raisons.
Le chemin trace le mouvement. Le chemin est en mouvement. Et le mouvement peut être un changement.
J’ai rencontré des femmes vivant avec le VIH au Chili.. Dans mes recherches, le sexisme et la violence domestique actuelle ont apparu comme facteurs aggravants qui faciliteraient les conditions pour contracter le virus dans ce genre.
Je me suis approchée à une réalité où le silence, la honte et l’insécurité font devenir beaucoup plus vulnérables ces femmes infectées par le VIH. Face à cela, Ema a pris une position différente. Elle est l’antithèse de toutes les femmes que j’avais connues. Peut-être en raison de son âge? Ema a 35 ans et les autres répondants entre 40 et 55.
Ou peut-être elle était moins vulnérable grâce à son environnement socio-économique?
Ema avait les outils sociaux et intellectuels pour se protéger. Elle savait comment prévenir les maladies sexuellement transmissibles. Mais elle est tombée amoureuse sans prendre de précautions. Pendant le temps qu’ Ema internalise cette nouvelle condition de vie, elle parcoure à pied de longues distances par jour.
Alors la marche libératrice rejoint une autre expression de la vie : la danse.
J’ai choisi le tango comme une apologie très fidèle aux relations de séduction entre l’homme et la femme.
Le tango est une danse qui implique des règles précises. Les rôles masculins et féminins sont nettement définis par les normes sociales d’antan: la femme doit suivre l’homme, l’homme la dirige le mouvement, elle se laisse emporter.
C’est à partir de cette idée que j’ai proposée à Ema apprendre à danser le tango.
La mort, l’abandon et l’amour perdu sont des thèmes récurrents dans le tango à laquelle les personnes vivant avec le VIH sont confrontées tout au long de la maladie.